50 ans de langues officielles : la lettre ouverte de Mélanie Joly

Tandis que l’on célèbre cette année le 50e anniversaire de la Loi sur les langues officielles, Mélanie Joly, ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie, présente les différents enjeux qui poussent aujourd’hui le gouvernement de Justin Trudeau à vouloir procéder à son examen.

Photo : La Presse canadienne

Il y a 50 ans, la Loi sur les langues officielles était mise en place par le gouvernement Trudeau. Issue de la commission Laurendeau-Dunton, cette loi revêt aujourd’hui une importance fondamentale pour le pays. Avec les années, elle a évolué. Dans son objectif, on reconnaît l’égalité de statut du français et de l’anglais, et dans sa portée, on établit sa préséance sur toute autre loi fédérale. À l’époque, elle donnait naissance à une nouvelle catégorie de droits, celle des droits linguistiques. Cinquante ans plus tard, notre monde a changé. Il nous faut renforcer la Loi afin de l’adapter aux réalités d’aujourd’hui. En cette année d’anniversaire, notre gouvernement réaffirme l’importance du français et de l’anglais qui, avec les langues autochtones, sont essentiels à notre cohésion sociale.

Une progression des droits

Davantage basée sur la reconnaissance de droits individuels, la Loi reconnaissait le droit de tous les Canadiens de communiquer en français ou en anglais avec le gouvernement et d’en recevoir des services dans la langue officielle de leur choix. Ces droits ont par la suite été étendus à l’éducation dans la langue officielle de la minorité et au droit de travailler en français ou en anglais dans les institutions fédérales. Plus que l’appui au bilinguisme institutionnel, la Loi reconnaît aujourd’hui le concept de la dualité linguistique et le besoin de soutenir les communautés linguistiques en situation minoritaire, contribuant ainsi à maximiser les chances de vivre au quotidien dans la langue officielle de son choix et à réduire les risques d’assimilation linguistique.

Une modernisation nécessaire

Mais 50 ans après son adoption, plusieurs enjeux nous poussent à vouloir procéder à son examen : le nombre de francophones augmente moins vite que la population canadienne dans son ensemble, le taux de bilinguisme stagne chez la majorité anglophone hors Québec et les nouvelles technologies ont bouleversé les modes de communication et l’environnement de travail au sein des institutions fédérales, dans un contexte de gouvernement de plus en plus ouvert. Il importe donc que cette Loi, essentielle à notre identité collective, à notre cohésion et à notre prospérité, soit en mesure de bien servir nos citoyens et refléter leurs besoins.

Au cours des prochains mois, nous parcourrons le pays pour donner la parole aux Canadiens. Des forums, des tables rondes et un symposium seront organisés afin de discuter ensemble des grands enjeux susceptibles d’influencer la portée des langues officielles et de déterminer les moyens d’assurer la pérennité des communautés. Cette opération nous permettra d’explorer des pistes qui, jusqu’ici, vont au-delà de ce que prescrit spécifiquement la Loi, telles que l’appui aux services à la petite enfance, l’immigration francophone ou encore le renforcement du mandat de Radio-Canada envers les communautés de la langue officielle en milieu minoritaire. Des questions relatives aux pouvoirs du Commissaire aux langues officielles et à la gouvernance au sein du gouvernement seront également abordées.

Les 50 dernières années ont permis l’émergence de nouvelles générations de Canadiens fiers de leur langue première et conscients que notre dualité linguistique représente un capital économique, social et culturel important. La loi nous a donné un modèle de vivre-ensemble qui fait l’envie de nombreux pays. Au-delà de nos frontières, l’immense portée du français et de l’anglais favorise les échanges commerciaux et contribue à renforcer le leadership, le prestige et l’influence de la diplomatie canadienne dans le monde. Dans ce contexte, l’espace numérique offre un rayonnement mondial aux communautés de langue officielle partout au pays. Il y a 50 ans, nous avons accepté la responsabilité comme pays d’investir chaque jour dans la pérennité de nos langues officielles dans le but de les faire fructifier et d’assurer l’essor de nos communautés linguistiques. Aujourd’hui, une autre génération, et un autre gouvernement Trudeau, s’engagent à relever ce défi une fois de plus.

Mélanie Joly, ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie

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Mme Joly oublié de rappeler que le nom même de Canada a été introduit en français, par les écrits de Jacques Cartier, en 1535, lors de son second voyage en Amérique.

M. Paul, on ne peut exiger trop d’une ministre d’avoir de la culture, des connaissance historiques, des perspectives ou d’avoir de la capacité de faire des évaluations des politiques qu’elle doit promouvoir … tout cela est trop complexe, très difficile, très ardu et fatiguant… En bref, c’est inutile et pas nécessaire dans ce monde du selfie et de l’instantané…

Tout ce qui compte réellement à Ottawa c’est l’addition de mots pour un discours et surtout l’image. Donc madame la ministre Joly, même si elle a déjà été rétrogradé est toute désignée pour se faire, comme l’a été Maryam Monsef …etc.

La loi sur les langues officielles du Canada, comme la péréquation canadienne, est de la pure poudre aux yeux. 50 ans après l’adoption de cette loi, le Canada est anglophone de mur à mur, sauf au Québec, où, il y a une minorité francophone un peu plus grosses que les autres minorité au Canada. Mais, cette minorité francophone fond comme neige au soleil ….

La loi sur les langues officielles fait plutôt office d’écran de fumée que de réalité, surtout aujourd’hui. Il ne fait pas l’ombre d’un doute que cette loi voulait apaiser les velléités d’indépendance des franco-québécois mais dans la réalité elle n’a jamais eu d’impact réel dans la société canadienne. C’est vrai que les fonctionnaires fédéraux peuvent à l’occasion fonctionner en français à l’extérieur du Québec mais cela n’a que peu d’impact sur la société en général.

Par exemple, en Colombie-Britannique, on valorise beaucoup plus les langues asiatiques comme le mandarin et le punjabi que le français et plusieurs sociétés « canadiennes » comme Telus offrent le service dans ces langues mais pas en français. Il y a aussi une tendance lourde d’enseigner ces langues dans les écoles publiques au lieu du français. Les droits des francophones en vertu de la loi constitutionnelle de 1982 sont bien beaux sur papier mais quand vient la question de les exercer hors Québec il faut se battre devant les tribunaux pendant des décennies, jusqu’à ce que le dossier se rende finalement devant la Cour suprême du Canada. Puis, même avec un bon jugement, il arrive plus souvent qu’autrement que la province se fasse tirer l’oreille pour obéir au jugement.

Dans les faits, le Canada est loin d’être un pays bilingue et le français est surtout une curiosité dans le ROC, du moins au fur et à mesure qu’on s’éloigne du Québec vers l’ouest! Il faut faire une distinction entre la question québécoise d’un côté et la langue française de l’autre: si dans le ROC on n’hésite pas à casser du sucre sur le dos du Québec, le français par contre demeure une curiosité qui intrigue, d’où la popularité des écoles d’immersion. Par ailleurs, il semblerait que les prochaines écoles d’immersion seront probablement en mandarin…

Alors, la loi sur les langues officielles demeure un écran de fumée et le fédéral semble bien impuissant pour corriger la situation: on dit que les chemins de l’enfer sont pavés de bonnes intentions…

« […] notre gouvernement réaffirme l’importance du français et de l’anglais qui, avec les langues autochtones, sont essentiels à notre cohésion sociale. »(Mélanie Joly)

Si le français avait tant d’importance pour ce gouvernement, il devrait commencer par la loi fondamentale du pays, c’est-à-dire sa constitution.

« Depuis 150 ans, la fédération canadienne tire sa légitimité d’une constitution dont la majorité des textes, notamment la Loi constitutionnelle de 1867, ne sont pas officiels en français. En 1982, lorsque le constituant a enchâssé le caractère officiel du français et de l’anglais, il est ipso facto devenu impératif que la loi suprême du pays reflète de façon intégrale le nouveau bilinguisme constitutionnel du Canada. L’article 55 de la Loi constitutionnelle de 1982 exige la préparation « dans les meilleurs délais » de la version française des textes constitutionnels du Canada et l’adoption de celle-ci « dès qu’elle est prête » par proclamation du gouverneur général sous le grand sceau du Canada. En 1990, le Comité de rédaction constitutionnelle française formé par le ministre de la Justice propose une version française de la Constitution écrite au Sénat et à la Chambre des communes, mais il n’y a aucune suite. Trente-huit ans plus tard, nous attendons toujours que le gouvernement canadien procède à l’adoption d’une constitution complètement bilingue, comme l’oblige clairement l’article 55. » (Linda Cardinal, François Larocque)

http://policyoptions.irpp.org/fr/magazines/february-2018/le-projet-inacheve-de-la-constitution-bilingue-du-canada/

Et l’hymne national O Canada a été écrit et composé par deux francophones à l’époque où le mot Canadiens ne désignait que les francophones…

Tout à fait exact, et les habitants de la vallée du Saint-Laurent ont commencé ont a s’auto-proclamé canadiens vers les années 1670, c’est bien documenté par les lettres et les documents

Exact, et les colons français qui habitaient la vallée du Saint-Laurent, lieu déjà appelé « Canada » depuis les années 1540 par les cartographes français, adoptèrent naturellement l’identité « canadienne » aussitôt que vers les années 1670-1680. À lire dans le bouquin: « Canadien – histoire d’un mot », de Gervais Carpin. À compléter avec les lectures du journal de voyage de Jacques Cartier. Celui-ci y emploie le mot Canada à 25 reprises.

Notez que les immigrants chinous forment une importante minorité linguistique à Toronto. À Makham la première langue d’affichage et souvent la seule langue d’affichage est le cantonais. Il est fort probable que cette communauté revendique à nouveau le droit aux services officiels dans leur langue.

Madame Joly quand elle était ministre du patrimoine a mêmes pas été capable de s’occuper de nos compagnie de média elle aimait mieux prendre soin des américain (Netflix et autre) et maintenant elle dit qu’elle vas prendre soin du Français. lol

bonjour madame
je vis au Qc depuis plus de 70 ans et j`ai bien peur de la montée, du taux de bilinguisme ,comme décrit dans votre texte.Puisque la majorité des émigrants
favorisent la langue anglaise , et que nos enfants ne font plus d’enfants alors
la perte de la culture francophone est bel et bien menacée. J`ai présentement un exemple dans ma famille,le fils de mon conjoint a deux fils de 17 ans et 20 ans , tous vivent a Québec’la ville et aucun de peux me nommé un artiste francophone, ils ne connaissent rien a la culture d’ici.
Hé vous me dite que nous allons nous adapter aux lois du marcher international
quel est cette langue parler ? l’anglais . alors que faisons nous pour préserver nos origines notre culture ? Rien ,nous nous adaptons au mouvement et humeur afin de protéger notre pouvoir d’achat ,et de bonnes relations commerciales .comme vous le dites si bien.
Non et non a votre discourt qui ne protège rien
Je souhaite plus de compréhension et de vigilence de votre part afin de protéger notre culture et langue
R.Boulais
St Jean sur Richelieu